1972 -2022 : 50 ans du CAF Comminges

Le CAF Comminges, 50 ans d'histoire

50 ans pour une association, ça commence à faire beaucoup de choses à raconter !
Yves Costes, présent dès le début en 1972 est bien placé pour nous en parler.

Les origines

Les origines

Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. Et pour le savoir, il faut connaitre notre histoire. Elle pourrait commencer comme un conte, par : « il était une fois… »

Il était une fois un jeune homme qui contemplait les montagnes, depuis son village au pied des Pyrénées.

Il avait follement envie de les découvrir, les connaitre et les parcourir. Mais personne dans son entourage ne pouvait l'accompagner et lui apprendre la montagne. Alors il les contemplait depuis son village.

A l'âge de 18 ans, Paul Larrieu, puisqu'il s'agit de lui, a l'opportunité de faire un stage de montagne dans le cadre de la préparation militaire. Il découvre alors les montagnes de Gourette et de l'Ossau, si différentes des nôtres. Il espère partir dans les troupes coloniales au Maroc et découvrir l'Atlas mais le sort en décide autrement. Comme il se doit dans l'armée, on vous donne le contraire de ce que vous demandez et il se retrouve dans une caserne de Toulouse. Grâce à son opiniâtreté et au bon vouloir d'un officier compréhensif, on lui propose d'aller à Cauterets pour travailler à l'assemblage des cartes « d'Etat major » de toutes les Pyrénées. Il accepte volontiers et s'il ne parcourt pas trop la montagne, il fait connaissance avec sa géographie.

De retour à la vie civile, il continue de randonner seul ou avec des compagnons de rencontre. Et c'est à ce moment qu'il commence à penser à fonder une association. Les contacts avec le CAF de Toulouse restent infructueux. Il demande des liasses de bulletins d'inscription et n'en reçoit qu'un seul.

Au début des années 60 (1960), une association de scoutisme a le vent en poupe : les Eclaireuses et Eclaireurs de France, dirigée à Saint Gaudens par Georges Bixel. Les « Ainés », les plus âgés des « éclés », font de la randonnée en montagne mais ils voudraient faire plus et aborder l'alpinisme. Georges Bixel, par l'intermédiaire d'un ami commun, rencontre Paul et lui propose d'encadrer ses jeunes gens.

Et voilà Paul devenu Chef scout en montagne. Les activités se déroulent le dimanche puis des camps sont organisés (vallon d'Estaragne, Pont d'Espagne) et un bon groupe d'une quinzaine de jeunes apprend la montagne. Quelques uns décideront même de faire carrière dans les troupes de montagne et deviendront par la suite guides (René Maupeu, Hubert Dedieu).

Nous sommes en 1972. Un groupe solide d'amis fidèles s'est constitué et Paul peut désormais compter sur des valeurs sûres qui se nomment Jeannot Lassalle ou André Touzet. Ce dernier a rencontré des cafistes Tarbais qui lui laissent entendre qu'ils seraient les bienvenus chez eux. C'est ainsi que Max Velut et le père Durac, respectivement président et trésoriers du Caf de Tarbes, accueillent les montagnards Saint-Gaudinois comme sous-section de leur Club.

Très vite le groupe prend de l'expansion et se structure. Paul est bien sûr président, Jeannot Lassalle, secrétaire et André Touzet, dit « Toutou », Trésorier. On voit arriver des personnages qui compteront dans la vie du club : Maurice Cazassus, Nanou Ousset, Alphonse Juanola (le boucher de la rue du Moulat), la famille Bixel, Lucien et Vivianne Bataillé, jeune couple d'enseignants, André Chaignon l'imprimeur dit « Gutember g », la famille Estrade dite "Claouété" car ils sont sabotiers, Gérard Podevin, Michel Dombre...

Paul a quatre filles qui participent activement aux sorties. L'ainée, Michèle et sa cadette Geneviève, sont des jeunes filles très dynamiques et entrainent avec elles plusieurs de leurs amies : Jocelyne Pont, Line Mallet, Nicole Chaignon, Mireille Roques, Kiki Dupuy et bien sûr, qui dit filles , dit aussi garçons et une meute de gars rejoint le groupe : Les Boussinois Alain Cassé, Alain Dupré et les frères Boutonnet, Jean-Paul Saboulard, Alain Padovani, Les frères Téchené, Hubert Dedieu, Yves Costes et bien d'autres.

 

Le CAF Comminges prend son envol

En 1976, le groupe compte une bonne soixantaine de membres et Max Velut souhaite que nous quittions le giron du Caf de Tarbes pour voler de nos propres ailes. C'est alors que le groupe devient une section à part entière sous le nom de «Section CAF du Comminges».

Les activités se mettent en place. Les sorties hebdomadaires sont assurées par Paul ou Toutou et on découvre le massif du Luchonnais, le Val d'Aran, la vallée d'Aure ou de Louron.

On ne distingue pas de niveaux de difficultés, et lorsque des gens buttent sur un passage dur, ils attendent sur place le retour des autres ou parfois quelqu'un se sacrifie pour redescendre avec eux. Cette pratique peut paraître curieuse aujourd'hui mais était courante à l'époque.

En été des camps sont réalisés. D'abord informels et peu organisés, ils se décidaient à courte échéance. Il faut dire qu'on pouvait camper un peu n'importe où, c'est ainsi que depuis Venasque, le Pont d'Espagne ou le vallon d'Estaragne, des tas de courses d'altitude sont effectuées.

En 1974, Un séjour à Chamonix est organisé et Paul gravit son premier Mont Blanc. Quant à Jeannot et Toutou, les jeunes loups du club, ils font la traversée des trois Monts Blancs et leur récit sera longtemps conté dans les cabanes...

Petit à petit le club se structure et un calendrier d'activités annuel est élaboré. Les sorties sont annoncées par voie de presse et affichées devant la boutique de cycles Lassalle ainsi que sur la porte de la MJC qui nous héberge.

Une permanence est tenue tout les vendredi soir et ceux qui y sont venus doivent encore avoir de bons souvenirs de ces soirées devant la cheminée de la MJC.

1975 : un grand projet se dessine : un séjour dans le massif du Mont Blanc. Un chalet est trouvé aux Contamines Montjoie. Nous restons en famille car c'est un chalet du Caf du Forez. Vingt cinq Cafistes passent deux semaines à courir la montagne, jouant à cache-cache avec les intempéries mais une moisson de courses est réussie : L'aiguille du Tour, les dômes de Miage, L'aiguille du Moine et bien sûr le Mont Blanc pour une bonne quinzaine d'entre nous.

Ce même été, Toutou qui est un encadrant très actif, souhaite se perfectionner. Il s'inscrit donc pour un stage d'initiateur d'alpinisme et en revient diplômé. Il sera le premier d'une longue liste qui s'allonge encore de nos jours.

Les séjours d'été du mois d'Aout deviennent une institution et ont beaucoup de succès : 1976 dans le massif autrichien de l'Ötztal ou nous gravissons entre autres la Wildspitze, deuxième sommet de l'Autriche, la Weisskugel, ou le Similaun.

1977 : Sallent de Gallego, camp sous tente où nous nous trouvons parfois à près de 40 personnes. Une météo particulièrement favorable nous permet de découvrir l'envers du Balaïtous, de la Fache, les pic d'enfer ou les Sierras Tendenera et Telera. Yves Costes aura l'occasion d'encadrer des courses bardé de son nouveau brevet d'initiateur d'alpinisme.

1978 : Ailefroide en Oisans. Tout le massif est parcouru mais nous déplorons nos premiers accidents. Un jeune Cafiste toulousain qui s'est joint à nous, chute sur une arête du Pelvoux, et s'en tire miraculeusement avec une épaule fracassée, Raoul se casse la cheville en sautant la rimaye de la Barre des Ecrins, et Gérard Vert se démet l'épaule sur la vire d'Ailefroide, le tout dans la même journée !

1979 en Vanoise, 1980 à Venasque, 1981 dans le Queyras, 1982 en Maurienne, 1983 en Ost-Tyrol avec l'ascension du Wenediger et du Grossglökner, point culminant de l'Autriche, 1984 en Vall Ferrera, 1986 en Oisans et 1988 dans la Sylvretta…

La diversification des activités

Le ski était jusqu'alors peu pratiqué. Seuls Paul Larrieu, André Chaignon, Maurice et Raoul Cazassus sortaient assez irrégulièrement. Mais en 1974, un fou de ski de rando est arrivé au Caf et a impulsé l'activité en convertissant quelques camarades et en les incitant à pratiquer aussi le ski de piste. Il s'agissait de Marc Leguiader. C'est la période ou Jacky Midan, militaire en fin de carrière est arrivé lui aussi. Sous l'influence de Jacky le ski de randonnée a pris de l'essor. Mais nous étions encore loin de l'engouement que nous connaissons aujourd'hui. La fréquentation des sorties allait de deux à six personnes. Il faut dire que le matériel était sommaire et peu sécurisé. Cela n'a pas empêché l'activité de progresser doucement.

La fin des années 70 a vu les activités se multiplier. Le premier séjour de ski de rando est organisé par Paul et Jacky Midan dans le Mercantour, à la Madone de Fenestre. La Cime Agnel, la Cougourde et le Mont Clapier sont gravis. En marge des activités de terrain, une petite revue voit le jour : « Toustem Puja ». Six numéros paraîtront mais les frais ne sont pas couverts par les ventes et sagement, l'expérience s'arrêtera là. Une chorale a aussi été tentée, sans grand succès.

En 1979, nous quittons la chaleureuse MJC pour nous installer dans les murs beaucoup plus froids du château d'eau des Caussades. Le bâtiment avait accueilli le groupe des Eclaireurs de France qui s'est éteint en 1974 (Nous restons décidemment dans leur sillage). Nous partageons les locaux avec le spéléo-Club du Comminges. Une salle de réunion est aménagée et Maurice Cazassus prend les choses en main, aidé par le jeune ébéniste Yves Berdoux ainsi que d'autres bonnes volontés. Nous récupérons aussi une quantité de matériel de camping des éclaireurs, que Jacky Midan, bricoleur de génie, remet en état pour les camps d'été.

En 1979, Paul se lance dans la traversée de la Vanoise au Grand Paradis et Jacky propose un camp pour moitié à Pralognan et l'autre moitié dans le Grand Paradis. Cela assure aux itinérants un appui logistique pour le départ, au milieu de leur trek à Val d'Isère où nous les ravitaillons, et à leur arrivée nous les retrouvons dans le Val d'Aoste où notre campement a bien failli être emporté par le torrent en crue.

Paul a initié au club un engouement pour les grandes traversées et dans les années 80, de grands raids seront réalisés. La GTA (grande traversée des Alpes) avec un tronçon par an, la HRP, diverses traversées des Encantats et des voyages lointains comme le tour des Annapurna en octobre 1985, un trek au Maroc en 87ou au Pérou avec l'ascension du Pisco et du Huascaran en compagnie du guide Marc Lubin.

La décennie 1980 a vu l'arrivée de piliers de la randonnée au club avec Jean Pierre Girolami, André Larrégola et Jo Bareille, puis Jean-Pierre Doumenc, Louis Titos, André Santalucia, Michel Albert, Raymond Durand, Michel Weidner ou Gisèle Manadé. L'encadrement se structure avec la création, en 1979 du brevet d'initiateur de randonnée en montagne que passeront beaucoup de nos encadrants. L'alpinisme n'est pas en reste et Serge Guilpin, Bernard Ycart et Mireille Roques passent leur brevet d'initiateur en 1983.

L'escalade se développe de plus en plus en France, attirant plutôt les jeunes. Constatant que tous les jeunes du club se sont plus ou moins dispersés, nous proposons pour les retrouver, un séjour d'escalade en montagne. Nous sommes en 1985. Pour le premier camp Bernard Ycart et Yves Costes décident de l'organiser dans le cirque d'Espingo qu'ils connaissent bien. Douze jeunes de 16 à trente ans vont vivre quatre jours intensifs autour des Spigeoles, sur de la sud-est, la directissime ou la face Nord, au Tuc de Belloc ou au Tuc de l'Abesque. Mais l'expérience de ce galop d'essai laisse aux organisateurs une certaine insatisfaction. Ils sentent qu'ils ne peuvent pas apporter assez aux participants et avec la bénédiction de Paul, ils décident de confier l'encadrement à un guide. Un garçon de la Barousse, membre du club vient d'obtenir son diplôme « d'aspirant-guide ». Nous ne le connaissons pas mais nous le croisons souvent sur les falaises de Cierp ou de Troubat. Naturellement, nous nous adressons à lui pour le deuxième séjour en 1986. C'est ainsi que Serge Castéran a commencé à travailler avec le club, et il y aura une bonne douzaine d'autres séjours d'escalade en montagne ( Ossau, Néouvielle, Pedraforca, Amitges, Tumenejas, Riglos; Caroux, Vilanova de Meia, Terradets…). Sa collaboration permettra de développer aussi d'autres activités comme la cascade de glace ou le ski hors-piste.

L'âge de raison

Si le club a vu ses premiers balbutiements en randonnée à ski, dans les années 70, la décennie 80 voit l'activité s'installer et se structurer. Bernard Ycart, jeune universitaire, passe son brevet de chef de courses et propose d'encadrer des sorties. Les ARVA font leur apparition et nous militons pour leur développement. Il n'est pas rare maintenant de voir des groupes de dix à quinze participants. Durant les hivers, des raids à ski sont proposés. Les séjours en station deviennent habituels. Parallèlement, le ski nordique attire des randonneurs pédestres qui deviennent vite très actifs sous l'impulsion d'André Larregola et sortent régulièrement dans les Encantats, le secteur de Payolle ou le Capcir. Mais cette activité disparaît après quelques hivers peu enneigés, remplacée par la raquette à neige. Cette pratique devient la principale activité hivernale, proposée par Raymond Durand et Jo Bareille.

En 1989, Paul est victime d'un grave accident d'avalanche où Josiane Durieu secrétaire du club, perd la vie. Paul est indemne mais songe plus que jamais à quitter la présidence. Il pressent comme remplaçant Michel Albert, qui montre de bonnes qualités d'organisateur. Seulement, sa personnalité particulière lui attire quelques rancoeurs ainsi des ennuis judiciaires...

C'est donc Serge Guilpin qui prend la relève. C'est l'époque où le CAF est encore affilié à la FFME et il s'investit beaucoup dans la formation, tant pour le club qu'au niveau régional. Féru de sécurité en montagne, il organise des stages de « secourisme montagne » et de sécurité sur neige et glaciers. Trés soucieux des règlements, il structure le club et lui donne des cadres administratifs... Des problèmes de genoux l'obligent à s'éloigner de la montagne. Il quitte la présidence en 1995. Elle sera reprise par Raymond Durand. Très actif en randonnée, il organise sorties et séjours, encadre et fait naitre de nombreuses vocations d'initiateurs de randonnée, avec Gilles Pollini ou Michel Fourment, mais s'interesse peu aux autres activités. On constate que la cohésion du club s'en ressent, et que les passerelles permettant d'aller d'une activité à l'autre, s'estompent un peu. Le vélo de montagne se développe, animé par Jean-Pierre Puyssegur. Le parapente fait aussi une brève apparition sans lendemains dans le club.

Après quelques ennuis de santé, Raymond laisse la présidence à Jean-Pierre Doumenc en 2001 pour une courte période. Il encadre l'activité "ski de randonnée" avec René Souchon et Alain Sablé.

Fin 2003, Mireille Costes lui succède. Elle aura, au début de son mandat, la douloureuse expérience du décés accidentel en cascade de glace d'une de nos membres, Martine Grand. Elle devra annoncer le drame à la famille et rencontrer les secouristes. C'est ça aussi le rôle de président de club...

Peu de temps avant, le club a connu un gros coup de pub en faisant venir un conférencier de taille : Patrick Berhault. Gilles Pollini s'était lié d'amitié avec lui dans une expédition à l'Everest et l'avait invité pour une soirée à Saint Gaudens. Nous avons ce soir là refusé du monde à l'entrée du théatre !

 

Les temps modernes

La FFCAM, qui regroupe désormais tous les CAF, lance une grande opération en direction des jeunes et crée les écoles d'escalade et d'aventure, et accueille les enfants à partir de 12 ans. Teddy Serrar, fraîchement élu au comité directeur, prend la balle au bond, crée une école d'aventure au CAF Comminges, et propose aux jeunes, des activités variées avec différents initiateurs. Ainsi nous voyons arriver Lauriane, Marie, Aurélie, Maël, Yann, Nicolas, Lionel, Sylvain, Elise, Axel… Nous leur proposons les formations que nous dispensons à longueur d'année : cartographie, escalade, alpinisme, ski, cascade de glace et c'est un plaisir pour tous les initiateurs de les encadrer et de leur insuffler l'esprit du Caf Comminges. Marius Pujol, un nouvel initiateur de rando arrive au club. Des jeunes s'impliquent aussi dans l'animation et l'encadrement : Julien Remy, virtuose du VTT avec son ainé Jérôme Minovès relancent le Vélo de montagne qui avait été animée dans les années 90 par Paul Larrieu et Jean-Pierre Puyssegur. L'escalade est encadrée par Philippe Juillet, Nicolas Ferran et Lionel Costes, ou l'alpinisme avec Frédéric Clerfayt, Yves & Mireille Costes et Teddy Serrar. Le ski de randonnée est toujours très pratiqué. Animé durant de nombreuses années par René Souchon, Jean-Pierre Doumenc ou Alain Sablé, la plupart des sorties sont maintenant proposées par Joël Gramond. L'année 2012 sera marquée par le quarantième anniversaire du club. Cette date avait été choisie pour permettre à Paul Larrieu d'être pami nous et bon pied-bon oeil, il eut l'occasion d'encadrer sa dernière sortie collective à l'Entécade avec une quarantaine de personnes...

En 2013 Mireille laisse la place à Teddy Serrar.

Ancien rugbyman bien que très jeune, il s'est lancé d'abord dans la randonnée avec Raymond Durand en y entrainant sa compagne Nadège. Très vite, il a voulu essayer l'escalade et Yves et Mireille ont encore le souvenir de sa première expérience à la carrière de Troubat : un garçon plein d'énergie et assoiffé de connaissance.

Très vite, il grandit dans le club, s'intéressant à toutes les activités, toutes les techniques, déversnt son énergie sur toutes les sorties, se cassant parfois, mais rebondissant toujours Toujours prêt à faire une formation, il enchaine les brevets d'initiateur : terrain d'Aventure, alpinisme, escalade falaise, escalade grandes voies... etc... Il est partout ! Il bondit sur le projet d'école d'aventure que la FFCAM vient de lancer et en crée une au club, faisant de nous un club atypique qui a une école d'aventure qui fonctionne sans école d'escalade...

Ecole d'escalade ? Dès son élection, il projette de faire un mur d'escalade à St Gaudens. Après de nombreuses entrevues et discutions avec les édiles locaux, il finit par les convaincre qu'une SAE est une installation sportive comme une autre et qu'elle peut interesser beaucoup de monde. Mr Lepiney, maire de l'époque, est loin d'être convaincu d'autant qu'un membre de la FFME, fédération concurente, tente de mettre du sable dans les rouages du projet... Les élections municipales vont faire accélerer les choses, mais il aura fallu beaucoup d'énergie et de pugnacité pour faire aboutir le projet. Après éviction du maire Lépinay, le mur est construit dans un vieux gymnase du centre-ville. Ni très haut, ni très grand, il a le mérite d'être là et son innauguration a lieu en mai 2014. Le club installe ses locaux au gymnase même abandonnant avec soulagement le château d'eau qui devenait vétuste et insalubre après 35 ans d'occupation. La SAE demande beaucoup d'énergie de la part des dirigeants du club. Il faut tout inventer : le règlement, le planning, l'utilisation du matériel, la gestion des utilisateurs, car ce ne sont pas que les membres du club qui s'y intéressent. Il y a aussi les gendarmes, les pompiers, les éducateurs sportifs pour les écoles, les profs de gym des collèges et des lycées. Thibaud Relion, un nouveau jeune membre planifie et gère tout ça. Le club, dont le nombre d'adhérents avait baissé sensiblement, comme tous les gros clubs depuis quelques années, revoit ses effectifs enfler de façon démesurée. Les nouveaux membres ne viennent pas seulement pour l'escalade, mais sont aussi demandeurs de randonnée ou d'alpinisme. Nous avons aussi un nouveau trésorier en la personne de Jean-Jacques Monier, qui va surveiller nos finances de main de maître.

Fin 2017, Teddy se retire de la présidence, non qu'il estime sa mission terminée, mais il est submergé par toutes sortes de tâches, familiales, professionnelles qui l'accaparent trop. Gilles Pollini prend la suite. Il vient de prendre sa retraite et il a donc du temps libre. A la suite de Teddy, la machine est bien rôdée et les choses suivent leur cours. A la fin de l'année 2020 la mairie nous annonce que nous devons déménager car le gymnase de la place du Pilat doit être réhabilité. Un nouveau mur d'escalade sera monté dans les locaux d'un ancien super-marché, plus grand, plus haut, plus beau... Les choses s'accélèrent, se précipitent et nous voila démontant le local dont nous venions à peine de finir l'aménagement, pour nous terrer dans les soutes d'un énorme navire en chantier, aux portes de la ville. Les periodes de confinement ont facilité le transfert, car l'école d'escalade ne fonctionnait pas au moment des travaux. Ceux-ci ont avancé au pas de charge, grace à une équipe du club très motivée et compétente composée de Teddy Serrar, Thibaut Relion et Marie Cabrera qui fournissent un cahier des charges irréprochable à la mairie et aux entreprises. Pascaline Rivenq dirige avec brio la communication dans le club.

Mais Gilles s'interesse à beaucoup de choses et au bout de deux ans de présidence, il se passionne pour une revue qui cherche un repreneur, le magazine "Respyr". Avec Estelle Doutreleau et Angélique Le Touze, deux autres membres du club, il s'en porte acquereur et très vite il constate que sa nouvelle tâche l'accapare beaucoup.

Teddy revient donc aux affaires en octobre 2021 avec un gros chantier qui est déja bien avancé : le nouveau mur d'escalade qui a été inauguré début juillet. Avec 36 mètres de développement, 14 mètres de haut et équipé de près de 5000 prises, c'est bien sûr d'une autre envergure que l'ancienne SAE.

Teddy structure le club avec des fiches de postes et un projet associatif. Le club ressemble de plus en plus à un grand club sportif et en 2022 un poste salarié est pourvu. Il s'agit d'une monitrice d'escalade qui s'occupera de l'école d'escalade, de la gestion des adhérants et de quelques autres tâches administratives.


 

En cet anniversaire des 50 ans d'existence, le club et ses dirigeants peuvent fièrement faire un bilan largement positif : si les membres ont en partie changé, si la pratique des activités a évolué depuis les années 70 (1970), le club est toujours bel et bien là, avec sa qualité d'accueil, son souci de faire progresser ses membres et de faire vivre l'esprit que Paul Larrieu a voulu lui donner.